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Premiers jours

Vendredi 10 nov

Après ce bon vol, voilà une bonne arrivée sur la terre des hommes intègres.

A peine sortie de l'aéroport, 3 personnes me demandent si j'ai besoin d'un taxi.

Je leur réponds gentiment que non, on vient me chercher.

Je fais quelques tours dans le hall, les yeux à l’affût, à la recherche de ceux qui viennent me chercher, malgré le fait que je ne sache pas du tout à quoi ils ressemblent. Je sors une fois pour voir. Mais ça ne m'inspire pas. Alors je retourne à l'intérieur, je refais quelques tours, puis on me certifie que si des gens m'attendent ils sont certainement dehors sur le parking. Alors je suis leurs conseils, et une jeune fille me demande si je suis Mathilde. Je lui demande si elle est Amélie. On se fait un grand sourire et on se sert la main. À ses côtés Philippe, et Pascal. On charge mes bagages dans une voiture, je laisse ma veste dans le coffre, il fait trop chaud. Je leur raconte que j'aurais pu rester des heures dans le hall à les attendre et que je ne serais jamais sortie si on ne m'avait pas encouragée à le faire.

Je suis dans la voiture avec Amélie et Pascal, je leur dis que lorsque je suis partie de Paris il faisait 5°c. Ça nous fait rire, et on plaint ces pauvres français. On traverse la ville, on va rejoindre Boniface au sport bar, dans le quartier de Gounghin. J'ai droit à ma première Brakina, bière locale. On m'encourage à appeler mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée, je leur assure qu'ils n'attendent pas de mes nouvelles de sitôt et que je pourrai les appeler plus tard, mais on me tend un téléphone. Soit, j'appelle mon père, mais il ne répond pas donc. Ça valait bien la peine.

J'avais bien mangé dans l'avion (risotto et petit gâteau vous vous rappelez), mais des brochettes de bœuf sauce moutarde ça ne se refuse pas.

Claire nous rejoint ensuite. Je la vois verser une goutte de sa « sucrerie » dans son verre et la jeter par terre. Comme pour rincer son verre. Une technique de blanc ?

En fait oui et en fait non. C'est une tradition de verser une goutte de ta boisson avant de la déguster, c'est la part des ancêtres. Mais quand même ça permet de rincer ton verre, et pas seulement pour les nassara.

Ensuite on m'a emmenée dans mon logement. Une belle cour, un beau salon avec le portrait du Che et de Thomas Sankara. Un grand lit avec moustiquaire et du jus de mangue pour le lendemain.

Tout le monde roule à moto. En une semaine j'ai dû passer 50 % de mon temps sur une moto ahii je ne pensais même pas en faire autant dans ma vie. Mais c'est plutôt confortable.

On apprend à conduire tôt. Si tu sais pas conduire la moto c'est trop difficile. Les distances sont tellement longues. Et ce sont des motos, pas des scooters, y'a bien des vitesses à changer hein. Mais t'as pas besoin de permis, du moins on ne te le demande pas.

Je n'ai pas encore commencé à travailler, je commencerai un jour. Tranquillement. On verra bien. Pour l'instant on me fait visiter les quelques lieux et on m'apprends à être Ouagalaise.

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