Aujourd'hui il pleut. Ça fait plusieurs jours qu'on meurt sous les 40 degrés le jour et les 38 la nuit. Ce soir il pleut et il tonne et ça redonne le souriire. On va pouvoir bien dormir cette nuit.
Le festival a touché à sa fin maintenant, depuis olala. Je vais donc vous raconter un peu mes histoires presque lointaines maintenant.
Au cœur de l'organisation, en contact avec tous les membres de l'équipe, partie prenante d'un noyau solide et indispensable à l'élaboration correcte de chaque commission. C'était intense et très intéressant. À l'arrivée du festival, une amie m'a rejoint pour kiffer et rester une vingtaine de jours avec moi dans le pays des hommes intègres. Pour une arrivée riche en couleurs, en énergie et une immersion totale dans l'ambiance du pays, elle aura été servie ! Dès son arrivée, concert de Joey Le Soldat qui envoie la patate, accompagnée d'une belle dégustation de rhum arrangé préparé auparavant par nos soins. Au moins, les présentations ont été efficaces et plutôt faciles.
J'en ai profité pour faire des trucs de touristes avec elle. Après avoir bien travaillé sur et profité du festival, on est allé faire un tour à Bazoulé, un petit village à côté de Ouaga, visiter nos amis les caïmans. Parce que oui, ce sont nos amis. Totem des habitants de la zone (considéré comme une divinité), il est interdit de lui faire du mal et encore moins de le manger. Il protège ses disciples. En semi-liberté, tu peux venir les voir , les caresser, t'asseoir dessus, et leur balancer un pauvre poulet à bouffer. Je dis en semi-liberté parce qu'en soit il n'y a aucun barrière, ils sont dans leur habitat naturel, mais au final un peu domestiqué parce qu'on les utilise pour faire du tourisme et qu'on leur donne régulièrement un poulet tout frais payé à manger. Sachez que la peau d'un caïman est duure, incassable, comme une carapace de tortue. Mais son abdomen est tout mou comme une guimauve. Et donc ils n'ont pas de langue, mais des dents très pointues, et ils sont capables de rester immobile pendant des heures, la gueule ouverte. Et pourquoi la gueule ouverte ? Pour faire rentrer la chaleur à l'intérieur de leur corps a du mal à se réchauffer à cause de sa carapace trop épaisse. Donc on a fait les touristes, on a caressé le crocrodile, on lui a soufflé des mots doux à l'oreille et on a essayé de leur balancer le poulet qui s'est bien défendu ! Ah oui les poulets burkinabè sont très sportifs, il a couru dans tous les sens, et les caïmans sont très lourds, très gros et pas trop sportifs. Le troisième lancé fut le bon.
Après cette petite excursion et nettoyage de la place de la femme (lieu central du festival), nous avons pris la route pour Bobo Dioulasso, deuxième étape du festival. Ouaga-Bobo 356 km, soit en temps normal 6h de route. Bon on a mis 24h. Oui vous imaginez la situation, crevaison, le moteur chauffe, le moteur casse, la réserve d'eau pour refroidir le moteur est percée et tout le tralala. Je pense qu'on n'a pas du faire 80km qu'on est tombé en panne. Quoi qu'il en soit tout le monde est arrivé en vie, en bonne santé (sauf le bus), pas forcément de bonne humeur mais tout le monde était là (sauf mes chaussure. Si quelqu'un retourne là-bas et croise mes converses blanches sur la route, je les ai perdues, va savoir comment..).On a pu faire une belle et grande parade dans les rues de Bobo pour annoncer l'ouverture de Rendez-vous chez nous à Bobo Dioulasso. Ça danse, ça saute, ça roule, ça chante, ça joue de la musique, ça mange des oranges et des cajous, ça rit… ça promet wallaï billaï.